Ma Tchéquie à moi - Préface

Quelles sont mes origines...ma Tchéquie à moi,
c’est une ondulation, une suite de vagues, de souvenirs qui s’estompent, puis qui reviennent. Surtout, c’est quand je parle le tchèque, le processus de la mémoire se met en route. Ma Tchéquie, c’est une partie de moi, toujours gravée dans mon subconscient. Ici, j’en partage une partie...

Voici la carte de la Tchécoslovaquie, aujourd’hui la République tchèque (depuis 1994).


La peinture tchèque

La peinture tchèque,
j’aime Kubin,



Josef Capek, Hoffmeister, Styrsky et Toyen (un couple de surréalistes qui a vécu à Paris à partir de 1925).


Anom., Styrsky and Toyen, 1931

Josef Sima,

Frantisek Kupka,








Jan Zrzavy, qui a illustré un poème "Kytice"
Et des oeuvres récentes de Jirina Nebesarova dans la section "Ma Tchèquie à moi"

Frantisek Drtikol, Adolf Born, et un groupe des artistes des années 1955-1965 «Smidrove» (Vozniak, Dlouhy, Nepras et Komorous)...



Les illustrateurs des livres pour la jeunesse sont célèbres: Jiri Trnka qui a été le précurseur de l’animation tchèque et qui a illustré les «Broucci», histoires des petites bêtes dans la nature. Artus Scheiner (il a illustré les contes tchèques de Bozena Nemcova), Ondrej Sykora pour Ferda Mravenec (Ferdinand la Fourmi), et Josef Lada le plus chéri de tous...




Jirina Nebesarova

La photographie tchèque

La photographie tchèque: Josef Koudelka, Josef Sudek, Jan Saudek, Vaclav Jiru et son neveu Jiri Jiru, Jindrich Streit , Jirina Nebesarova, mystérieux Tichy...

Les livres tchèques

Les livres, lus dans mon enfance, les contes de fées d’Erben, de Bozena Nemcova, la bande dessinée Rychlé Sipy de Jaroslav Foglar.

Et la littérature qui m’a bercé dans mon adolescence, des livres des auteurs souvent lus en cachette: Franz Kafka, Milan Kundera, Vaclav Havel,

Jaroslav Hasek (Brave soldat Svejk), Bohumil Hrabal, Ludvik Vaculik «Sekyra», Karel Capek, Vera Linhartova
.

Et Libuse Monikova: l’écrivaine tchèque qui vivait émigrée en Allemagne, décédée depuis plusieurs années. «La Nuit de Prague» est une histoire de retour, j’aurais aimé l’écrire moi-même. J’aime ce livre, en voici un petit extrait:




LA NUIT DE PRAGUE de Libuse Monikova
Traduit de l'allemand par Nicole Casanova
ouvrage traduit avec le concours du Centre National du Livre
HACHETTE Littératures

«Malovanka, Marijanka, Drinopol—la troisième station après la place Pohorelec, appelée autrefois «Monument natio- nal de littérature»; les noms changent vite depuis quelque temps. Le couvent de Strahov a été rendu aux Prémontrés, dans le cadre de la restitution, combien de temps les manus- crits du Musée national de littérature y seront encore conter- vés, on n'en sait rien. Le vieux toponyme de Pohorelec—lieu de l'incendie—est resté, en souvenir des feux qui embra- saient souvent ce faubourg du Hradcany. Je descends. Le 22 continue sa course, passe devant l'auberge «Au Marronnier», où fut fondé le Parti social-démocrate, puis prend la rue des Pionniers, avec le monastère le plus ancien de Bohême et l'église Sainte-Marguerite, en direction de Bilà Hora, la Montagne Blanche, qui vit l'anéantissement de la noblesse protes- tante de Bohême lors de la bataille de 162O. Terminus.

Après novembre 1989, la rue des Pionniers fut débaptisée et appelée Patockova, en mémoire du philosophe Jan Patocka, cofondateur de la Charte 77, qui mourut à soixante-dix ans d'une congestion cérébrale après onze heures d'interrogatoire ~par la StB *, la Sûreté de l'Etat. Pendant son enterrement au cimetière de Sainte-Marguerite, un hélicoptère de la police tournoyait en crépitant au-dessus du cortège funèbre, si bien que l'on ne pouvait pas entendre les orateurs. Tous ceux qui s'approchaient du cimetière étaient filmés, pour entrer il fallait montrer ses papiers, et on relevait les noms.
Je descends à Drinopol, dérivé sans doute de "drnopal", charbonnier; il y eut peut-être ici une meule à charbon de bois. Autrefois, je ne réfléchissais pas sur les noms, ils allaient de soi, et pourtant ils n'étaient pas toujours clairs; même l'obscurité était familière. A présent, je ne suis plus sûre d'aucun mot. Je traverse la rue, passe devant l'auberge du coin, et monte l'escalier abrupt qui mène à la colline de Strahov. Là-haut, les rues continuent à monter, plus tranquillement, la maison que je cherche est de mon côté, sur la pente raide. Je peux déjà la voir. Ne pas perdre d'altitude, ai-je appris quand je faisais de la varappe. Il y a longtemps que je ne suis plus venue dans cette région. J'avance, franchis la crête, les rues deviennent des chemins, étroits, enchevêtrés, finissent dans des vergers et des buissons où s'amassent les ordures apportées par le vent. Plastique, bouteilles jetées. Sur l'herbe d'un vert rouillé il y a du givre. Grilles. Quelques marches, verglacées, la rampe est casée, je me hisse en m'accrochant à l'herbe et aux broussailles, évitant les branches et les épines; je retrouve des trouées, de vieux raccourcis familiers—sentiers envahis de plantes folles, escaliers délabrés, chemins barrés, non sablés en hiver: aux risques et périls de l'usager. De qui donc, sinon.
J'arrive au stade. Il y a encore un autre chemin qui monte de la ville. Par le parc de Petrin sur la colline de St. Laurent. C’est là qu’aurait pu être la carrière abandonnée où Joseph K. a été exécuté; à présent le sol est nivelé, large pleine avec l’un des plus grands stades du monde, entouré de trois stades plus petits et d'autres terrains de sport. Le stade est sur le versant de la colline de Petrin qui tourne le dos à la ville, vers l'ouest, on ne peut pas le voir depuis le pont Charles; de là, on n'aperçoit que la tour-belvédère. Il est beau, ce chemin pano- ramique derrière la tour, avec en bas dans la vallée la Vltava, et les pentes et les vergers de Malà Strana.»



La poésie tchèque,
c’est Erben, c’est Karel Hynek Macha, le représentant le plus important du romantisme tchèque, Petr Bezruc, Jan Skacel, poète né en 1926 et qui a été interdit en 1968 jusqu’à 82. Il décède en 1989, quelques jours avant la Révolution de velours qui a changé le destin du pays...



Jan Skacel: Les îles
En mettant la nuit à l'envers contre notre désir contre notre blessure sous le ciel étoilé nous déshabillons le noir
Et même si le continent de notre espoir devait être submergé et que tout allait disparaître de même qu'un peu de vous ne désespérons guère
De la mer du temps après nous émergeront de nouvelles îles pour de nouveaux naufragés.



Le cinéma tchèque

Le cinéma tchèque, plein d’humour.

Ce qui m’a formé dans mon adolescence, c’est ce qu’on appelait «La nouvelle vague tchèque». Les films de la période des années 1962 à 1969... Les cinéastes Vera Chytilova, Milos Forman, Jiri Menzel, Pavel Juracek, Hynek Bocan, Jaromil Jires…

Et puis, plus tard, j’ai connu Vera Neubauer, devenue une amie. Vera est une animatrice moult fois primée, elle vit à Londres et a formé beaucoup d'animateurs anglais. Ses personnages en laine, en tissus ou en dentelles, ou son «Animation for live actions», un regard tendre sur la vie faite en animations de cinéma.





Un rêve tchèque (Český sen) est un film documentaire tchèque réalisé par Vít Klusák et Filip Remunda, sorti le 9 novembre 2005.


Un Rêve tchèque est le projet de fin d'études de deux étudiants en cinéma. Ils montent un canular mettant un scène un faux supermarché. Dans la république tchèque post-communiste, les habitants n'ont qu'une envie : consommer.


La campagne de publicité fait venir plusieurs milliers de personnes devant une simple bâche représentant un supermarché et leur renvoyant la question sur leurs besoins de consommation. L'idée de cette supercherie provient d'une étude réalisée en 2002 par la société Incoma Research, montrant que 30% des Tchèques font majoritairement leurs courses dans des hypermarchés. Le consumérisme et de la publicité font l'objet d'une attention soutenue. Le film montre l'obsession des gens pour les hypermarchés, et le pouvoir de la publicité. Lors du tournage, les auteurs ont préparé une campagne publicitaire massive (dont des publicités à la télévisions, des affiches publicitaires, des dépliants, etc.) pour promouvoir l'ouverture d'un nouveau supermarché, appelé "Český sen" (Le rêve tchèque).
La campagne mettait en avant des prix incroyablement bas et une "surprise pour tout le monde" le jour de l'ouverture. Les slogans publicitaires étaient "Ne venez pas", "Ne dépensez pas", etc. Le jour de l'ouverture, des milliers de personnes sont venues pour l'inauguration.
Après la coupe du ruban, ils se sont mis à courir vers le nouveau supermarché, qui n'était en fait qu'un leurre formé d'une simple toile peinte imitant un supermarché.


En arrivant auprès de la toile, et en découvrant la supercherie, les réactions ont été diverses. Certains apprécièrent le message de cette action, certains l'ont pris avec humour, mais la plupart étaient en colère d'avoir été trompés.
Le film fut récupéré lors du débat sur l'entrée de la République tchèque dans l'Europe. Un parallèle a été fait avec la campagne de communication du gouvernement de 2004 pour le réferendum sur l'adhésion à l'Union Européenne, qui était alors en cours.

La musique tchèque

La musique tchèque,
je devrais citer Teleman, Smetana, Janacek, Martinu, Dvorak mais je me souviens surtout (ce qui s’est gravé dans ma mémoire de l’adolescente) du groupe rock/pop Olympik et surtout Semafor. Les compositeurs et auteurs Jiri Slitr et Jiri Suchy du Semafor ont aidé la nation tchèque pendant longtemps à survivre les pires des oppressions...


Portrait de groupe avec lunette (1991)



FR// Les Gaulois craignaient que le ciel leur tombe sur la tête. Les Rois-Mages ont vu dans l’apparition d’une étoile nouvelle le début d’une ère nouvelle: l’ère chrétienne. Seize siècles plus tard, le grand philosophe Pascal, exprimait son effroi devant «le silence éternel des espaces infinis». Mais, bien avant l’aube de l’humanité, le ciel, la voûte céleste ont fasciné, intrigué, effrayé. Les hommes ont voulu en savoir plus: les astronomes, avec leur yeux, avec des lunettes, avec des télescopes, ont interrogé l’espace.
Que font-ils aujourd’hui? Aujourd’hui, ils sont à l'écoute des satellites, des signaux électro-magnétiques, qui leur parviennent d’astres éloignés de milliers d’années-lumière. Est-ce à dire que la dimension poétique, fascinatoire, de l’observation a disparu? Non. Comme leurs collègues chaldéens ou grecs, les astronomes sont d’abord des hommes de passion.

EN// Portrait of a groupe with lens (1991)
The Gauls were afraid the sky would fall on their heads. The Three Kings saw in apparition of a new star, the beginning of a new era: The Christian Era. Sixteen centuries later, the great philosopher Pascal expresses his terror before the «eternal silence of the infinite spaces».
But since well before the dawn of humanity, the sky, the vault of the heavens, has continued to fascinate, intrigue and terrify. Men have sought to know more: astronomers have interrogated space with their eyes, their lenses and their telescopes. What do they do today? Now they listen to satellites, to electro-magnetic signals from stars thousands od light years away. Has the element of poesie and fascination then disappeared? No. Like their Chaldean or Greek counterparts, astromers are above all men of passion.




Caméra: Raymond Fromont
Son: Pierre Mertens
Montage: Eva Houdova
Production: Paradise Films, CBA, Ministère de la Communauté Française
52’, couleur, 16mm

Stefan Marinov, le dissident dissident (1978)



FR// Ce film vous propose de suivre Stefan Marinov, un physicien bulgare dissident, dans sa quête de la vérité physique, politique et humaine. Enfermé trois fois depuis 1967 dans différents asiles psychiatriques en Bulgarie communiste, Marinov vit aujourd’hui en Italie. Il nous parle aussi de sa théorie physique de l’Espace/Temps (opposée à celle, bien connue, d’Einstein). Mais est-ce une raison suffisante pour enfermer un homme dans un asile, que d’avoir une théorie physique opposée à celle mondialement connue? Marinov, comme Galilée, revendique de pouvoir dire non.

EN// This film follows Stefan Marinov, a dissident Bulgarian physicist, in his search for physical, political and human truth. Imprisoned three times since 1967 in various psychiatric hospitals in Bulgaria communist, Marinov lives today in Italy… He tells too, of his physical theory of Time and Space (which contradicts Einstein’s well-known theory). But is having a physical theory which goes against the universally known one, a sufficient reason for commiting a man to an asylum? Marinov, like Galileo, claims the right to say no.



Images: Christian Depovere
Son: Patrick Wilcox
35' couleur, 16mm, son optique

Na zàpad ou la Fierté nationale d’un...



FR// "Na zapad ou la Fierté nationale d’un cristal de Bohême" pose la question suivante: Comment des jeunes tchèques émigrés en 1968 se sont-ils intégrés en Belgique?




Caméra: Annik Leroy
Son: Benoit Bruwier
Montage: Eva Houdova
Production: Comité de 1er mai, Vidéobus et Ministère de la Communauté française
52', couleur, Vidéo 3/4 Broadcast


Parenthèse et le Retour en Boheme (2002)



FR// 1985, des patineurs virevoltent dans un centre sportif bruxellois. Quelques-uns se lancent, tout sourire, vers la caméra. Ils s’appellent Lida, Jiri, Martin, Eva, Jan... Leur point commun: ils ont quitté pour l’Ouest leur patrie, la Tchécoslovaquie, en 1968, dans la confusion qui a suivi l’invasion du pays par les troupes soviétiques.
Aujourd’hui, la réalisatrice prend la caméra et filme “La Parenthèse et le Retour en Bohême” où elle donne rendez-vous à l’ex-Est à ses compagnons d’émigration.
Le récit de ces retrouvailles est le sujet de ce “Retour...”. Le film pose une double question: comment ceux qui sont partis ont-ils trouvé la force pour vivre en exil et comment ceux qui sont restés sous l’oppression d’un régime totalitaire ont-ils survécu? Mais, tous désirent retrouver leur “être tchèque” en même temps que leur pays comme on referme la parenthèse, une fois pour toutes.
Après quoi, l’Histoire reprend son cours...

EN// The parenthesis and the journey back to Bohemia (2002)
One winter day in Brussels in 1985 several of us Czech friends got together. We were bound by the 1968 exile which seemed endless. There weren Ludmila, Martin, Jan, Jiri and me. Five years later, the Velvet Revolution took place in Prague. Each of us went back. we felt something strange there: nothing has changed, we thought.Yet everything has changed, we thought too! Ten years later, I asked my friends to follow them on other trips to Bohemia and Moravia.




Caméra: Rimvydas Leipus
Son: Jan Storek
Montage: Ariane Mellet
Production: Cobra Films, RTBF et CBA avec l’aide du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Communauté française de Belgique et des télédistributeurs wallons

Director of photography: Rimvydas Leipus
Sound: Jan Storek
Editing: Ariane Mellet
A co-production of the RTBF,The Centre for Cinema of the Belgian French language communityand the Brussels Audio-visual Centre(CBA)
English subtitles: Benjamin Viré
Translation: Catherine Montondo

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